
Lors de ce récital avec la violoncelliste Lise Péchenart, nous vous interprèterons la Sonate n°1 en mi mineur opus 38 de Johannes Brahms, les Soirs étrangers opus 56 et la Sonate en si mineur opus 27 de Louis Vierne. Un programme des plus romantique!
Par deux fois Johannes Brahms a composé pour le violoncelle avec le seul accompagnement du piano, mais à vingt années de distance. La Première Sonate eut un succès immédiat, mais la Seconde eut du mal à s’imposer. L’œuvre fut à la fois un gage de reconnaissance et un hommage et au violoncelliste Josef Gänsbacher qui l’avait fait nommer à la tête de la Singakademie de Vienne vers la fin de 1863. Il n’y a pas de mouvement lent dans cette œuvre, et ce n’est pas sans raison qu’elle fût surnommée « sonate pastorale » : outre la parfaite simplicité de la structure, chaque mouvement offre la même fraîcheur et la même spontanéité sans emphase dans son inspiration mélodique (François-René Tranchefort).
Soirs étrangers, op.56, est une suite en cinq mouvements pour violoncelle et piano de Louis Vierne : sa dernière œuvre dans le domaine de la musique de chambre et sa deuxième partition importante consacrée au violoncelle après la Sonate opus 27. Ces pièces témoignent des impressions et souvenirs conservés de la grande tournée de concerts entrepris en Europe (Allemagne, Suisse, Italie, Angleterre) et aux États-Unis à partir de 1923 : « Un siècle après Berlioz, et dans des conditions analogues, Vierne dut franchir les frontières de la patrie pour apprendre sa valeur » (Bernard Gavoty). Les concerts remportent un immense succès auprès du public et dans la presse, qui le salue comme « the great blind French organist ».
Composée en 1928, la partition est dédiée à cinq violoncellistes : « Grenade » est dédié à Jean Vaugeois, « Sur le Léman » à Roger Boulmé, « Venise » à Nelly Gauthier, « Steppe Canadien » à Paul Bazelaire et « Poissons chinois » à Gregor Piatigorsky. Paul Bazelaire en assure la création dans le salon de La Revue musicale, le 17 mai 1938, avec Bernard Gavoty au piano.
La Sonate pour violoncelle et piano en si mineur opus 27, est une œuvre de Louis Vierne en trois mouvements. C’est l’un de ses chefs-d’œuvre unanimement reconnu dans le domaine de la musique de chambre, avec la Sonate pour violon et piano opus 23 et le Quintette pour piano et cordes opus 42. Elle est composée dans « une des époques les plus douloureuses de cette vie comblée d’épreuves : Vierne, victime d’intrigues assez sordides, venait de voir lui échapper la classe d’orgue du Conservatoire de Paris, à laquelle il avait consacré quinze ans d’activité bénévole en tant que suppléant du titulaire Guilmant ». Il en résulte « une de ces œuvres-cri qui expriment une invincible volonté de vivre et de vaincre quand même » (François-René Tranchefort).
Dédiée à Pablo Casals, la Sonate est créée en public par Fernand Pollain et Marguerite Long, le 10 février 1912 lors d’un concert de la Société Nationale de Musique à la Salle Pleyel. Elle remporte un tel succès qu’une seconde audition est immédiatement programmée pour le 28 mars 1912, avec Paul Bazelaire et l’auteur au piano.
Durée environ 80′