Lors de cette « Soirée à Vienne », deux œuvres phares de « maturité » de Franz Schubert et de Johannes Brahms seront interprétées. Elles ont toutes les deux étés écrites à Vienne, en Autriche, ville où ont vécu ces deux grands compositeurs.

La Sonate D960 en si bémol majeur de Franz Schubert, composée en 1828, est son ultime sonate, son « chant du cygne ». Ecrite quelques semaines avant sa mort, on y entend dès le début, le détachement de l’homme vivant ses derniers instants. « Derrière cette mélodie […] qui semble surgir d’un rêve, on pense avec Paul Badura-Skoda à la première strophe du Lied « Am Meer » écrit la même année, – « La mer resplendissait au loin sous les dernières lueurs du couchant » -, et cette image de la fin du jour éveille un sentiment infini de beauté, de nostalgie, de souvenir, de regret ». (Michel Rusquet, Musicologie.org)

Johannes Brahms revient au piano en 1879, après un long silence : 16 années séparent les Variations sur un thème de Paganini des Fantaisies opus 76 et des Rhapsodies opus 79. Les trente pièces groupées en huit cahiers de l’opus 76 à l’opus 119, constituent la contribution la plus précieuse qui soit à la musique de piano du romantisme finissant.
Ces courtes pages renoncent aux grandes formes de la sonate ou de la variation. Brahms a utilisé deux genres opposés : le capriccio et l’intermezzo. Les capricii, de tempo rapide, léger, fantasque, offrent un traitement rythmique intéressant : ce sont des pages agitées, véhémentes parfois, au caractère de ballade nordique (déjà rencontrée dans l’opus 10). L’intermezzo, en revanche, est plus modéré, contemplatif : « C’est le nordique, un peu morose, aux pensées automnales, d’une belle maturité humaine, douloureux parfois, et teinté de pessimisme, de ce « Weltschmertz », cette vague douleur du monde qui a accablé les allemands du XIXème siècle… » (Claude Rostand). Pour son cycle de l’opus 118, écrit durant l’été 1893, Brahms compose essentiellement, en dehors d’une Romance calme et sereine et de sa célèbre Ballade au caractère héroïque, des intermezzi.

Bonne soirée dans le Vienne de 1828 et 1893 !

Durée : environ 65′

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